Полине Тургеневой - Письма (1855--1858) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

Сентябрь 1855. Спасское

Pour Pauline.

Il y a longtemps que je ne t'ai êcrit, chère Paulinette, mais il ne faut pas que cela t'afflige - je n'en pense pas moins souvent à toi - et bien souvent encore. Te voilà dans une nouvelle pension1 - je suis sûr que tu y es parfaitement - j'espère que tu vas travailler à force, que tu seras bien gentille et bien obêissante. Je te parle comme à un enfant - et Mme Viardot m'êcrit que tu es presque aussi grande qu'elle - je voudrais bien te voir - je te reconnaîtrai tout de même, malgrê le changement qui est survenu en toi, depuis cinq ans que je ne t'ai vul.-- Moi aussi, j'ai vieilli et grisonnê - le temps marche vite,-- Mais quand nous reverrons-nous? - Ah! voilà la question.-- Je ne puis te rêpondre que d'une chose: c'est que cela sera fait dès qu'il y aura la moindre possibilitê; malheureusement cela ne dêpend pas de moi2.-- Il faut prendre patience - il faut surtout profiter du temps pour me faire bien du plaisir - quand nous nous reverrons.-- Imagine-toi mon êtonnement, quand je t'entendrai jouer quelque belle sonate de Beethoven? - C'est èa qui sera beau! - C'est alors que je t'embrasserai bien fort, bien fort! - Mme Viardot m'êcrit souvent que tu as beaucoup d'affection pour moi...-- C'est à toi de le prouver. Fais que Mme Harend soit bien contente de toi - et tu le seras de moi, je te le promets.

Adieu, mon enfant - porte-toi bien. Je t'embrasse tendrement.

Ton père

J. Tourguêneff.

P. S. Je suis maintenant à la campagne à Spasskoïê; je retourne pour l'hiver à Pêtersbourg3 - et si la paix se fait4, j'irai te voir au printemps.-- Prie Dieu que la paix se fasse.

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