Фридриху Боденштедту - Письма 1862-1864 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

2, 3(14, 15) июля (?) 1863. Баден-Баден

Baden-Baden.

Schillerstrasse, 277.

Ce 15 juillet 1863.

Cher Monsieur, Revenu d'une petite excursion de deux jours, j'ai été bien agréablement surpris en trouvant votre lettre avec la traduction des cinq pièces de vers de Pouchkine1. Madame Viardot me charge de vous en témoigner toute sa reconnaissance - et de mon côté je vous prie de recevoir mes remercîments bien sincères pour cette nouvelle preuve de votre complaisance. Il va sans dire que votre traduction est excellente: je profite seulement de votre permission pour vous indiquer quelques petits changements à faire, nécessités par la musique2.

Dans: 1) "Beschwörung".

v. 8 - il faut prononcer Leilá - et v. 17 - Leíla. Il {Далее зачеркнуто: fau} serait nécessaire de se tenir à l'une des deux prononciations c. à d. à Leíla.

v. 11. "Bleich, kalt" - la musique demande qu'on mette là un seul mot (en deux syllabes) - ou bien un vers comme celui-ci - "dem bleichen Wintertage gleich".

v. 17. La phrase musicale s'arrête à "durch sie" - ce qui est gauche.

2. "Die Wolke".

v. 4. Au lieu de: "trübst du leis noch" - il faudrait quelque chose comme: "du betriibest" ou: "du betriibst noch".

3. "Das Bliimlein".

v. 2. La musique fait prononcer: "duftlos", cela peut-il se faire?

4. "Die Nacht".

Cette petite pièce est à refaire - et voici pourquoi. La phrase musicale s'arrête complètement après les deux premiers vers:

Мой голос для тебя и ласковый и томный Тревожит позднее молчанье ночи темной.

Chez vous il y a un enjambement sur le troisième vers. Puis la phrase reprend et s'arrête après le: "горит" - du 4-me vers e(xempli) g(ratia):

Близ ложа моего печальная свеча Горит.-- Puis dans le dernier vers il faut garder le: "Мой друг... мой нежный друг, люблю... твоя... твоя".-- Sans cela il faudrait chanter: "Was mich... so selig macht" etc. Il serait nécessaire de commencer par: "Mein Freund" etc.

5. "Auf Grusiens Hiigel...".

La musique dans le dernier vers:

Что не любить оно не может...

répète ensuite:

Что не любить... не может.

On ne pourrait pas dire: "Unmöglich nicht... zu lieben" - car cela changerait le sens. Il faudrait mettre quelque chose comme: "S'kann nicht umhin... zu lieben".

Bien entendu que je ne vous donne que ce que les Franèais nomment des "monstres"3 - pour qu'avec un attouchement de votre baguette de sorcier vous en fassiez des vers charmants.

Je vous renvoie, selon votre désir, votre manuscrit et une dernière poésie de Feth, qui complète la douzaine4. Si Mme V a choisi des compositions de cet auteur, ce n'est pas qu'elle le trouve un grand poète - mais ses vers ont des rythmes nouveaux qui prêtent à la musique.

Voici, mon cher Monsieur, bien des ennuis pour vous, qui dans ce moment ne devez penser qu'à votre santé. Mais je m'encourage à l'idée que vous faites de pareilles traductions en vous jouant. Je me suis fait venir {Далее зачеркнуто: une tra} un exemplaire de votre traduction de Pouchkine - et si la "Туча" et la "Ночная мгла" у vont mieux - nous les prendrons5. Mais j'en doute - car les versions que vous avez envoyées sont parfaites.

Encore une fois - mille remercîments et à revoir à Bade. Présentez mes compliments à tous les vôtres et croyez à mes sentiments bien dévoués.

J. Tourguéneff.

P. S. Le 16 juillet, matin.

Je viens de recevoir à l'instant votre seconde lettre avec le reste des pièces de vers6. C'est magnifique - et je ne sais plus comment vous remercier. A demain mes observations.

На конверте:

(Königreich Вayem).

Herrn F. Bodenstedt,

Wohlgeboren.

In Reichenhall,

p. adr. d.

Frau Hofräthin

v. Noodt.

Иван Тургенев.ру © 2009, Использование материалов возможно только с установкой ссылки на сайт