Валентине Делессер - Письма 1862-1864 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

8(20) сентября 1863. Баден-Баден

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Ce 20 septembre 1863.

Chère Madame, Je me trouve tout à fait impardonnable de n'avoir pas répondu sur-le-champ à votre dernière lettre, où vous me demandiez si affectueusement des nouvelles de ma santé - et je compte plus que jamais sur votre générosité. J'ai été en effet assez souffrant pendant à peu près six semaines; mais depuis longtemps ma santé s'est remise - et je vais à la chasse et je suis très paresseux - comme de coutume. Je n'ai pas encore sérieusement entamé mon nouveau roman1: il est vrai de dire que d'autres préoccupations m'en empêchent. L'incertitude est l'état de l'âme le moins propre à la production - et par le temps qui court, il n'y a pas de Russe qui n'ait été en proie à ce sentiment. L'avenir est toujours bien sombre-- et on ne sait plus ce qu'il faut désirer2.

Ma fille et Mme Innis retournent bientôt à Paris; je reste encore ici jusqu'au mois de novembre. Paulinette ira vous présenter ses hommages] dès les premiers jours de son arrivée - et je la recommande à votre bienveillance. Elle partage tous mes sentiments pour vous, avec une petite pointe de tendresse fiP"le, que je suis très heureux de lui voir, et dont vous ne lui saurez pas moins gré, je l'espère.

Je n'ai pas répondu à une bonne lettre de Mr Mérimée et je ne sais pas où il se trouve maintenant. Ayez la bonté de m'en dire un motf si vous ne l'ignorez pas vous-même3.

Acceptez l'expression de mon dévouement le plus affectueux.

J. Tourguéneff.

P. S. Mille amitiés pour tous les vôtres.

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