Полине Виардо - Письма (Апрель 1864-декабрь 1865) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

11 (23) ноября 1864. Париж

Paris,

10, rue Basse. Passy.

Ce 23 novembre 64.

Chère Madame Viardot, Je reviens de chez Pomey, qui m'a montré une lettre de Viardot, qui donne des nouvelles de votre voyage1; sans cela j'aurais été un peu inquiet. J'ai appris avec regret qu'il ne se sentait pas tout à fait bien, mais j'espère que ce malaise se dissipera bien vite. La petite Jeanne2 n'est pas bien non plus: elle a eu ce matin un assez fort accès de fièvre et sa figure est toute tirée, mais il faut attribuer cela à une foule de raisons - et puis elle est à Paris - pour !e climat duquel j'ai décidément une antipathie très prononcée. Je me porte bien... et pourtant ce n'est pas comme à Bade! Oh non! C'est ce qui fait que je pars non plus mercredi prochain, mais mardi. Mardi soir, si Dios quiere, je suis à Bade.

Je n'ai pas fait grand-chose jusqu'à présent; j'ai dîné chez Pomey avec son beau-frère et j'ai déjeuné chez Mme Delessert - qui est toujours la plus aimable des femmes. Je dîne aujourd'hui chez elle. Demain soir je vais entendre Mlle Patti dans "L'Elisire"3, après-demain ce sera le tour de "Roland"4.-- Je vais samedi à Bellfontaine.-- J'ai entrevu un instant R. Thaï à la porte de l'armurier Claudin. Il vous fait dire mille choses.

Vos mazourques ne se vendent eneore que séparément; ils feront le recueil plus tard pour le vrai commencement de la saison5.

Je n'ai pas encore vu ni les Richard, ni les dames Marcel. Envoyez-moi vite vos commissions.

Ce qui suit s'adresse à Viardot. J'ai reèu une lettre de Mr Hermann Grimm, qui me demande avec instance de lui envoyer l'article de Viardot sur le Catalogue de l'Ermitage à St. Pétersbourg6. Si Viardot en a un exemplaire de reste il pourrait l'envoyer à M. Grimm - Berlin - Gra-benstrasse, 21. En même temps je prie Viardot d'avoir la complaisance de passer chez moi et de demander à Mme Anstett, si elle n'a pas gardé par mégarde une épreuve de Carlsruhe7 qui me manque; si elle en a reèu une, il faut qu'elle me l'envoie sur-le-champ, dût-elle la payer comme une lettre.

C'est aujourd'hui que vous devez chanter à Carlsruhe si pourtant la maladie de la princesse Guillaume n'est pas venue entraver tout cela. Je n'ai pas besoin de vous dire que "my heart is in the highlands" s - et vous serez bien bonne de m'écrire deux mots. Je ne serai content que quand j'aurai cet étouffant Paris derrière moi.

A bientôt, j'embrasse tout le monde et je vous serre les deux mains de toute la force de mon amitié.

Der Ihrige

J. Tourguéneff.

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