Валентине Делессер - Письма (1866-июнь 1867) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

7(19) сентября 1866. Баден-Баден

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Ce 19 septembre 1866.

Chèse Madame, Vous êtes la bonté même et votre lettre m'a extrêmement touché. Croyez que je suis bien sensible à l'amitié que vous voulez bien avoir pour moi. Je m'empresse de vous faire savoir - selon votre désir - que ma santé est parfaitement rétablie, que je suis déjà allé à la chasse, et que je compte y retourner demain. L'attaque a été assez vive - mais elle n'a pas duré longtemps. Je suis du reste en de très bonnes mains - nous avons ici un excellent docteur - et soigné aussi bien qu'on peut le désirer. Il faut de temps en temps payer ces petites dettes-là, sans cela la vie serait trop douce.

J'ai souvent pensé à vous cet été - je savais que vous n étiez pas aussi bien que vos amis le désirent - et le rhume dont vous me parlez me préoccupe. J'aurais été bien heureux de vous voir à Bade et je crois que dans d'autres conditions ce voyage vous aurait fait grand bien - mais nous avons eu une si misérable saison - un temps si constamment detestable, que je ne puis en conscience regretter que vous n'ayez pas quitté votre confortable maison de Passy. Espérons que ce ne sera que partie remise et en attendant soignez-vous bien.

Je reèois des lettres de Paulinette - elle semble être contente de la marche des affaires à la verrerie - mais elle s'ennuie un peu. Du reste, je crois qu'elle y est parfaitement résignée - les petites étourderies de l'année passée ayant eu un résultat si pénible pour elle1. Il faut aussi que je devienne grand'père à la fin. Je serai bien content de savoir Mme Innis à ses côtés.

Je me suis remis au travail - et là tout marche bien. Mon roman paraîtra en Russie au commencement de l'année2.

Je vous remercie de me donner des renseignements sur vos enfants; tout ce qui tient à vous m'est cher - et quant à Mme Nadaillac, je lui ai voué une affection véritable.

Adieu, chère Madame - et merci encore une fois. Je compte aller à Paris vers la fin de novembre et vous aurez, comme de coutume, ma première visite. Je vous embrases les mains en attendant et reste

votre tout dévoué

J. Tourguéneff.

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